ASSOCIATION DE L'EXPLORATION MINIÈRE DU QUÉBEC
Boom minier: toujours rien en vue – Lettre de notre président Olivier Grondin
Opinion AEMQ – PL63
Il y a deux ans, des groupes d’opposants à l’industrie minière faisaient grand bruit autour du prétendu « boom minier » qui s’apprêtait à transformer l’économie du Québec. On faisait grand état du nombre de claims miniers ayant augmenté de 408 % dans Lanaudière, de 211 % en Outaouais et de 71 % dans les Laurentides. Ces groupes prédisaient des conséquences désastreuses pour l’environnement et les communautés locales, craignant des investissements massifs et des activités extractives à grande échelle. Pourtant, deux ans plus tard, le paysage minier reste inchangé. Aucune nouvelle mine n’a été inaugurée, peu de projets ont progressé et le nombre de claims est à la baisse dans certaines régions.
Que s’est-t-il passé ? Il faut analyser attentivement les données et comprendre le fonctionnement de l’exploration minière. Début 2024, dans Lanaudière 3946 claims sont actifs sur le territoire. Mi-juillet, il ne restait que 1419 claims actifs dans la région. Comment expliquer que 64 % des titres miniers aient disparu (sans que personne n’en fasse mention !!) en si peu de temps sans que des travaux d’exploration n’y soient réalisés ? Simplement parce que des spéculateurs n’ont pas trouvé d’acheteur pour revendre les claims qu’ils avaient acquis. C’est le fonctionnement actuel du système d’octroi de claims qui permet ce type d’incongruités.
La spéculation existe depuis longtemps en exploration minière, au grand dam des véritables explorateurs, qui effectuent de réelles activités de recherche géologique sur le terrain. Le Québec est victime de son succès, avec une base de données géologiques complète et accessible et un système de gestion de titres miniers ouvert et efficace. C’est ainsi que la spéculation s’est professionnalisée lors des dernières décennies. De notre point de vue, elle n’est pas souhaitable et nuit aux entreprises et à la réputation de l’industrie.
Le tapage médiatique des opposants a aussi entraîné dans son sillage la prise de claims par des particuliers, entreprises de construction, municipalités, stations touristiques, regroupements de citoyens, gonflant artificiellement le nombre de claims. La réalité est que les entreprises d’exploration ne détiennent que 526 des 1419 claims dans Lanaudière. En analysant les détenteurs de titres miniers en Outaouais, Laurentides, Lanaudière et Mauricie, on constate que seulement 54 % des claims sont détenus par des entreprises d’exploration minière. Le projet de loi 63 modifiant la loi sur les mines suggère des pistes intéressantes pour mettre fin à la spéculation et à la prise de claims sans réelle intention d’exploration, ce qui devrait atténuer les craintes de la population en ce sens.
Cependant, d’autres modifications proposées à la loi sur les mines sont basées sur la prémisse d’un boom minier qui n’a jamais existé. Cette approche risque de mettre à mal les régions traditionnellement minières, fragilisant encore davantage leur économie tout en sacrifiant inutilement le potentiel minéral du Québec. En imposant des restrictions drastiques et en limitant l’accès à de nouvelles opportunités d’exploration, les régions ressources risquent de voir une diminution des investissements et des emplois, accentuant leur vulnérabilité économique.
Certaines modifications proposées à la loi ne vont pas dans le bon sens et plusieurs mesures d’encadrement des activités d’exploration ont été mises en place au cours des deux dernières années; il serait donc souhaitable d’en évaluer les impacts avant d’en ajouter de nouvelles mesures et une série de contraintes liées à la discrétion du ministre responsable du développement minier.
De plus, ces modifications contredisent les ambitions du Québec de devenir un leader dans la transition énergétique et la décarbonation de notre économie. Il est paradoxal de prétendre vouloir accélérer notre transition énergétique et optimiser l’utilisation des richesses naturelles locales tout en adoptant des mesures qui forcerons l’importation de minéraux nécessaires provenant de contrées lointaines dans les prochaines décennies.
Olivier Grondin, Géo
Président du conseil d’administration
Association de l’exploration minière du Québec
Lettre publiée dans La Presse le 26 août 2024
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