Rouyn-Noranda, le 27 mars 2025 – L’Association de l’exploration minière du Québec (AEMQ) exprime sa préoccupation à l’égard des changements apportés par le gouvernement du Québec au régime fiscal applicable à l’exploration minière, tels que présentés dans le plus récent budget. En modulant les incitatifs fiscaux selon le type de minéraux recherchés — en réduisant le soutien pour certains, comme l’or, tout en le bonifiant pour les minéraux critiques et stratégiques (MCS) — le gouvernement adopte une approche qui ne correspond ni aux fondements de la géologie ni aux réalités du terrain.
L’exploration minière est d’abord une démarche scientifique rigoureuse. Contrairement à ce que laisse croire l’approche budgétaire actuelle, l’exploration ne s’effectue pas métal par métal. Elle évolue en fonction des résultats obtenus, avec des cibles multiples et des projets qui se transforment selon les données recueillies. Les contextes polymétalliques — où l’on retrouve simultanément or, argent, zinc, cuivre ou nickel — sont fréquents. Il n’est pas rare que des découvertes de minéraux critiques soient issues de projets initialement axés sur des métaux précieux.
En imposant une logique fiscale sélective fondée sur le type de ressource recherchée, le gouvernement introduit un filtre artificiel dans un processus scientifique qui repose sur l’observation et l’adaptation. Cette rigidité va à l’encontre de la nature même de l’exploration, qui exige une approche ouverte et évolutive. Il s’agit d’un non-sens sur le plan scientifique, dont les conséquences seront tangibles : ralentissement de l’innovation, réduction du potentiel de découverte et affaiblissement de l’écosystème minier québécois qui est fortement soutenu par les activités d’exploration et d’exploitation de l’or.
Si les minéraux critiques jouent un rôle important dans la transition énergétique, ils ne doivent pas être mis en opposition avec les métaux précieux, qui demeurent des leviers économiques majeurs pour plusieurs régions. En concentrant ses incitatifs uniquement sur les MCS, le gouvernement fragmente l’industrie au lieu de l’unifier autour d’une vision cohérente. Une stratégie minière durable doit reposer sur une approche intégrée, qui reconnaît et valorise la complémentarité des ressources présentes sur le territoire.
L’approche actuelle soulève ainsi des questions sur la capacité du gouvernement à assumer pleinement son rôle de leadership dans le développement d’une politique minière moderne, structurante et inclusive. Celle-ci devrait s’appuyer sur des objectifs partagés, un encadrement clair et prévisible et des incitatifs alignés sur la réalité scientifique et économique de l’exploration. À cet égard, le signal envoyé par les récentes mesures est préoccupant, car il rompt un équilibre essentiel au moment où le Québec cherche à renforcer sa position dans un monde en transition. Ceci s’additionne aux nouvelles mesures contraignantes de la Loi sur les mines envers l’industrie qui diminuaient déjà l’attractivité minière du Québec.
À PROPOS DE L’ASSOCIATION DE L’EXPLORATION MINIERE DU QUEBEC (AEMQ)
L’AEMQ est une association professionnelle et industrielle représentant les intervenants œuvrant dans le domaine de l’exploration minière au Québec. Fondée en 1975, l’Association a comme mission de promouvoir l’exploration durable et responsable des ressources minérales du Québec et leur contribution essentielle à l’économie québécoise. Elle rassemble plus de 150 membres corporatifs et plus de 1100 membres individuels. L’Association organise annuellement Xplor, un congrès qui rassemble la filière minérale québécoise.
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SOURCE ET RENSEIGNEMENTS :
Ian Clermont
Directeur des communications
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